Notre ami le diable

S’il existe dans la conscience collective de tous les « monothéisés », un personnage fictif plus utile, ou du moins, autant utile que Jésus, c’est bien le diable. Lucifer, El diablo, Satan pour les intimes. D’ailleurs il y a un épisode dans lequel Jésus et Satan jouent ensemble dans le désert. Satan proposait à Jésus de lui donner le contrôle de tous les royaumes et de toutes les richesses, alors qu’en tant que fils unique du Créateur de toutes choses, il y avait droit par héritage. Satan a dû penser, qu’affamé et avec un coup de soleil pris quotidiennement pendant les quarante derniers jours, il pouvait bluffer le fils de Dieu. Mal lui en prit, il a été chassé à coup de Va de retro Satanas. Mais passons !

Le diable est notre ami disais-je. Il prend tant le blâme pour nous et il a tant le dos large, qu’on peut sans gêne l’accuser de tout le mal que nous commettons en toute conscience. N’est-ce pas formidable ? C’est la plus belle invention de l’histoire de l’humanité. Si vous péchez, c’est parce que le diable vous a tentés, venez et confessez que Jésus est le fils de dieu, mort pour vos péchés et vous êtes sauvés ! « Va, tes péchés sont pardonnés! », peuvent dire tous les prêtres et hommes en soutane ! Pourtant, vous serez jugés au dernier jour pour ces mêmes péchés, et vous irez périr dans les flammes éternelles où vous serez persécutés par…. roulement de tambours…. Satan; celui-là même qui vous a tentés et qui vous a induits en erreur ! Mais n’est-ce pas formidable !?

Le diable, cet ami qui nous veut du mal

C’est sa faute si on fait du mal à nos prochains, il a le discours mielleux qui a conduit Adam et Ève à consommer le fruit défendu et depuis, le mal est enraciné dans nos chairs, de génération en génération. Il nous veut du mal, veut nous éloigner de la présence de Dieu en nous indiquant quel mal commettre, en prenant possession de notre volonté, par l’entremise de ses comparses les esprits mauvais, en nous séduisant avec les plaisirs de ce monde terrestre. Alors que nous devrions aspirer aux béatitudes et aux louanges éternelles avec les séraphins et les anges, nous voici en train de vouloir l’or, la luxure, des richesses éphémères dans un monde qui sera « bientôt » détruit dans l’Armageddon final. Satan l’accusateur, c’est le même qui va dire à dieu que nous l’aimons et suivons ses règles parce qu’il nous a comblés de bénédictions ; et celui-ci de l’autoriser à nous accabler de tous les maux afin de tester notre « foi ». Nous tous, les Job de ce monde qui n’avons rien demandé, on se retrouve à la merci du jeu perfide entre Dieu et son fils déchu ! Mais il faut tenir bon, perdre ses proches, tout perdre mais tenir bon, en espérant de doubles bénédictions à la sortie de l’épreuve. Il n’est surtout pas question de se demander pendant ces épreuves, qui, entre le diable et dieu, s’amuse à nos dépens. A moins de répondre que c’est le diable; ce fourbe, malin et méchant garnement qui, depuis des temps immémoriaux s’amuse avec la création de Dieu à qui il a désobéi et qui l’a chassé du ciel pour qu’il vive avec nous sur terre: lui et son armée de démons sans pitié. En même temps où l’envoyer, si ce n’est sur terre où vivent déjà les hommes. Ça leur apprendra à ses derniers à manger le fruit défendu. Le défi pour les hommes est d’arriver à éviter de pécher, pour rejoindre le ciel après le jugement dernier. Le Squid Game de ça !

Silence.

Plus malin que le diable

C’est le but. Le diable est là avec nous, autour de nous, en nous surtout. Il nous encombre de ses mauvais conseils, de ses tentations et de sa mauvaise énergie. On doit devenir plus malin que lui si on veut le vaincre. Regardez Jésus, il avait faim mais il a répondu : « l’homme ne se nourrit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de dieu ». Merci champion ! La parole de Dieu nourrit l’âme, tant, qu’on oublie de nourrir l’estomac. Siddhārtha Gautama n’a pas partagé cet avis longtemps, mais qui s’intéresse à lui ? Il n’est pas le fils de Dieu de toutes façons.

Mais comment être plus malin que le diable, celui-là qui avait la confiance de Dieu et dépassait en autorité tous les fils de Dieu, celui qui s’est opposé à Dieu lui-même et est parti créer son espace de vie (l’enfer), sur son espace de jeu (la terre) ? Être plus malin que le tentateur, l’être le plus rusé que l’humanité et la divinité ont à jamais connu? Beau programme ! Mais comment ? Avec quels moyens ? Comment l’identifier ce diable avec toutes les facettes qu’il peut revêtir ? Comment l’appréhender, reconnaître ses pièges et sa ruse pour les éviter ?

C’est là qu’on se rend compte que le diable n’est pas notre ami. Le diable c’est nous-mêmes comme Dieu c’est nous-mêmes. Nous sommes les deux faces de cette seule médaille et nous oscillons entre le bien été le mal selon les choix souverains que nous faisons. Nous sommes le Yin et nous sommes le Yang. Nous sommes Dieu et nous sommes le Diable. Nous sommes le bon et la brute. On décide de tout, mais c’est chic de dire quand c’est bien, que c’est Dieu, et quand c’est mal que c’est le Diable. C’est une forme de déresponsabilisation active inventée par la religion qui nous facilite la vie en lui conférant à elle et à ses prêtres et prophètes, le pouvoir de décider à notre place et la contrainte de nous en remettre à elle absolument.

Apprenons à juste devenir plus malins que la Religion. Et prenons nos responsabilités.

À bientôt

Une réflexion sur “Notre ami le diable

  1. Victoria dit :

    Si bien analysé !
    Le diable est en nous, tout comme Dieu : tous ensemble nous formons une seule et unique entité . Seule, notre conscience choisit ce qui nous arrange dans le contexte que nous trouvons.

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